Intégralité des archives de Pie XII : encore cinq ans de travail

Pie XII - Pie12.com

Il faudra encore cinq ans de travail pour achever de classifier les millions de documents des archives de Pie XII, indique le préfet des Archives secrètes du Vatican, Mgr Sergio Pagano, à l’occasion des Journées d’Histoire de l’Eglise qui se tiennent aux Canaries. C’est ce qu’a indiqué à Zenit Julio Roldan, du diocèse des Canaries.

Ces XIIIe Journées se tiennent du 1er au 4 mars, sous la houlette de l’Institut supérieur de théologie des Iles Canaries (ISTIC)

Le titre de ces journées est : « Les Archives secrètes du Vatican, entre héritage et oubli. Le patrimoine des documents des Canaries ».

C’est Mgr Pagano qui a ouvert les travaux, sur le thème : « Les Archives secrètes du Vatican : un trésor pour l’histoire ». Une participation exceptionnelle, soulignée par Elias Zait, directeur du département d’Histoire de l’Eglise de l’ISTC, organisateur de ces journées.

Des documents sans « surprise »

Pour ce qui est de l’ouverture des archives du pontificat de Pie XII, Mgr Pagano estime que d’ici cinq ans, il sera possible de les consulter, sans aucune censure, comme c’est la règle des Archives, mais de toute façon, la décision finale revient au pape.

Ses services travaillent actuellement sur ces millions de documents de ce pontificat, de 1939 à 1958.

« Le Saint-Siège aurait tout intérêt à les ouvrir dès demain matin parce qu’il n’a pas peur, a souligné Mgr Pagano. Pourtant, on n’est pas prêts pour des motifs scientifiques : il faut numéroter, établir les protocoles, conserver, enregistrer, mettre en ordre les documents ».

Il a aussi fait observer que « nous connaissons aussi cette histoire par d’autres documents d’archives de pays européens. Lorsque l’on ouvrira les archives du pontificat de Pie XII, on aura des précisions, des mises en contexte, mais on n’attend rien de mystérieux ni des surprises. On verra l’importance du bien que Pie XII a fait en faveur des Juifs ».

Léon XIII ouvre aux chercheurs

Mgr Pagano a en outre rappelé que les Archives du Vatican ont été ouvertes aux experts par Léon XIII, en 1881. Ces Archives, qui sont aussi les archives centrales du Saint-Siège et les archives privées des papes, ont été fondées en 1610 par le pape Paul V.

Certains documents ont été perdus du fait des vicissitudes de l’histoire (les lecteurs français se souviennent de l’épopée napoléonienne et de l’aller-retour de l’autre côté des Alpes).

Peu de documents remontent à avant l’an 1000. Mais le fonds s’est amplifié avec l’élargissement du champ de travail du Saint-Siège et l’arrivée de documents d’archives privés ou d’autres organismes de la curie romaine.

La Secrétairerie d’Etat et les nonciatures apostoliques les augmentent régulièrement, ainsi que des particuliers, des familles, des donations.

La dernière expansion était due à Paul VI, qui a fait construire l’actuel Cour du Pin, les nouvelles archives souterraines, sur deux étages, soit une capacité de 31.000 m3 et 43.000 mètres d’exposition.

Des experts du monde entier

Des milliers de chercheurs du monde entier les ont consultés depuis l’ouverture de 1881, mais pour Mgr Pagano, même si une personne vivait cent ans, elle ne réussirait pas à en connaître le tiers… Il souligne que certains secteurs n’ont jamais été explorés. Chaque jour, une soixantaine de chercheurs les consultent, parfois 90, en majorité d’Europe.

Mgr Pagano a souligné que l’effort de ses services se porte actuellement sur l’inventaire informatique. Un réseau intranet existe déjà. Le but, c’est l’accès aux index (pas aux documents) depuis Internet.

Il précise aussi que tous les registres des papes depuis le XIIe s. sont en DVD et on est en train de mettre l’essentiel des archives de la Secrétairerie d’Etat sur microfilms.

Le nombre de chercheurs se penchant sur le pontificat de Pie XI est en augmentation, a encore précisé Mgr Pagano et l’on a déjà des résultats de recherches sur la Guerre civile espagnole.

Depuis 32 ans

Italien, originaire de Gênes, âgé de 61 ans, Mgr Pagano est prêtre barnabite et spécialiste en liturgie. Il s’est ensuite spécialisé en paléographie et archivistique à l’école vaticane dont il est vice-recteur. Il travaille aux Archives secrètes du Vatican depuis 32 ans, et il en est maintenant le préfet.

Mais il est aussi professeur de diplomatie pontificale et d’archivistique, et membre de l’Académie Saint-Charles de Milan. Il est depuis 1985, consulteur de la Congrégation romaine pour les causes des saints, et depuis 1997, membre de la Commission pontificale pour le patrimoine culturel de l’Eglise. Il est l’auteur de quelque 167 ouvrages.

Il vient d’achever la publication de la nouvelle édition des documents du procès Galilée, qui reproduit l’édition de 1984, complétée.

Source : Zenit

Et si on en parlait ensemble ? (Chat' anonyme et gratuit)

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *