Benoît XVI, il ya quelques jours, a prononcé un discours dans lequel il prend la défense de son prédécesseur Pie XII.
Benoît XVI vient de s’exprimer publiquement sur la délicate question de son prédécesseur Pie XII. L’occasion lui en a été donnée par la réunion d’un symposium de la Fondation Pave the Way. Les participants, historiens, chercheurs, témoins, se sont retrouvés afin d’approfondir la connaissance historique de l’action du pape Pacelli pendant la Seconde Guerre mondiale. Cette fondation peut difficilement être suspectée d’être une officine ultraconservatrice du Vatican. C’est une organisation laïque, présidée par M. Krupp, de confession juive, qui œuvre pour un rapprochement et une meilleure connaissance entre les religions.
A l’issue de cette réunion, le pape a délivré aux participants un message de remerciement. Mais il s’est surtout étendu sur l’attitude de son prédécesseur. Après avoir loué son « infatigable action pastorale et humanitaire » et « sa sagesse humaine », il a mis en avant ses efforts « pour intervenir directement ou à travers des instructions données à des particuliers ou à des institutions de l’Eglise catholique » afin de sauver les juifs persécutés. Avec la sagesse du grand universitaire qu’il est, le pape Benoît XVI a rappelé l’importance des actes réalisés « d’une manière secrète et silencieuse », seul moyen de sauver les victimes dans un contexte historique dramatique. Benoît XVI espère que ce symposium sera l’occasion de promouvoir le maximum d’études historiques pour rétablir la vérité sur ce pontificat.
On ne peut que se féliciter de l’initiative de Benoît XVI. On se souvient qu’en décembre 2007 le Souverain Pontife n’avait pas fait figurer Pie XII dans les décrets reconnaissant l’héroïcité des vertus de huit personnes, prélude à leur béatification. La presse française s’était alors jetée sur l’occasion pour affirmer que le pape actuel remettait en cause la béatification. Pierre Gelin, dans un article sur le blog, a montré la fausseté d’une telle interprétation. Le pape a seulement retardé le processus de béatification, sans doute pour des raisons diplomatiques. Son intervention devant le symposium de Pave the Way prouve en tout cas qu’il ne reprend absolument pas les accusations absurdes de lâcheté, voire de complicité, jetées sur Pie XII.
Nous ne nous permettrons pas d’analyser les desseins pontificaux. Est-ce un message lancé pour annoncer une béatification prochaine ? Difficile à dire. C’est en tout cas cette analyse que de nombreux articles de presse font du discours.
Ce qui paraît certain, c’est la volonté de Benoît XVI de participer à la défense historique de son prédécesseur. Et on ne peut que s’en féliciter. Incontestablement les efforts entrepris pour défendre la vérité historique commencent à payer. La revue Golias, à travers un article de Romano Libero, tout en s’opposant à la béatification, reconnaît la justesse des propos du pape. L’auteur va même jusqu’à admettre que Pie XII n’était ni antisémite, ni nazi. C’est un minimum. Il n’empêche qu’il reste sur une position morale pour critiquer les « silences » et le carcan diplomatique dans lequel le pape se serait enfermé pendant la guerre.
Reprenant les grandes avancées de la recherche historique, Benoît XVI formule une évidence. Pie XII n’a pas failli à sa mission et a entrepris tout ce que, humainement, il pouvait faire pour sauver les juifs de l’œuvre barbare et démoniaque dont ils étaient les victimes.
Frédéric LE MOAL
Je vous recommande de jeter un oeil sur ce <a href="http://www.koztoujours.fr/?p=145... target="_blank">billet</a>, et notamment l’article du NY Times.
Avez-vous pris connaissance du "grand angle" dans la Libre (Bruxelles) du 26 septembre intitulé "Pie XII avait aussi opté pour l’ordre nouveau" : http://www.lalibre.be/index.php?...
Je trouve que votre équipe d’historiens devrait répondre à cet article injuste.
Bonjour.
Ceci n’est pas vraiment un commentaire, c’est simplement une invitation à ceux qui voudraient rendre un témoignage de leur attachement à Eugenio Pacelli par leur présence.
Le 9 octobre, à 20h, aura lieu à l’Eglise des Minimes, à Bruxelles, près du Sablon, une grand messe de requiem avec absoute à la mémoire de Pie XII.
Cette messe sera donnée selon le rite prévalant en 1962, c’est à dire le rite tridentin, ornements noirs, chant du "Dies irae", prêtre dos au peuple.
Nous sommes un petit groupe d’amis qui avons à coeur de rétablir la mémoire de ce grand pape, sans connotation aucune autre que l’attachement que nous lui portons.
Il n’y a dans notre acte aucune attache idéologique extrême, mais simplement la permission que nous donne Rome depuis le "motu proprio" de 2007 d’user de l’ancienne liturgie pour nous souvenir.
Tout le monde est bienvenu.