Une critique du film Amen

Nous republions ici une critique du film Amen écrite au moment sa sortie dans les salles.

l'affiche du film Amen

Au menu : à l’origine du film Amen, le “silence” de Pie XII, la question politique, l’ambiguïté de certains personnages dans le film et les faits qui posent problème.

1) A l’origine du film Amen de M. Costa-Gavras, la pièce d’Hochhuth, “Le Vicaire” (1963)

Revenons sur cette pièce pour mieux comprendre le film. Voici un extrait de l’article “Le Vicaire” d’Hochhuth lance l'”affaire” Pie XII tiré de Histoire du Christianisme Magazine :

Le thème de la pièce : un jeune jésuite, Riccardo Fontana, apprend par Gerstein un officier SS, les conditions d’extermination des Juifs en Pologne. Le jésuite informe alors Pie XII et le supplie d’intervenir publiquement mais ce dernier ne le fait pas. Désespéré Fontana se mêle à un convoi de juifs romains, arrêtés sous les fenêtres du pape, et en partance pour Auschwitz. Erwin Piscator, le metteur en scène qui a accepté de monter la pièce, a été célèbre, au temps de la République de Weimar, vers 1925-1930, comme inventeur avec Brecht du “théâtre d’agitation” politique. Dès sa sortie, elle provoque dans le monde entier des jugements extrêmes, admiratifs autant qu’hostiles, résumés dans ce jugement du New-York Times : “L’oeuvre ayant le plus fait sensation sur les scènes européennes depuis la Seconde Guerre mondiale”. Cinquante ans plus tard, on confond généralement le dramaturge avec un historien, et sous le nom de “scandale du Vicaire”, la pièce avec un de ses thèmes, le drame de Pie XII pendant la guerre. Si la pièce ne reste pas longtemps à l’affiche, le débat perdure toujours autour de son thème associé.” (…) A Bonn, le chancelier Adenauder ne parvient pas à l’interdire. En Israël, la représentation est annulée. (…) Nulle oeuvre, dans l’après-guerre, n’a obligé les autorités à recourir autant à la censure pour éviter d’éventuelles atteintes à l’ordre public, en réprimant préventivement un délit de contestation confessionnelle, de blessure à la sensibilité religieuse d’une partie des citoyens, voire, plus classiquement une injure à chef d’Etat étranger. Dès sa création, la pièce a pris la proportion d’un enjeu de combat, entre laïcité et catholicisme. (…) Le spectacle du Vicaire n’a jamais été remonté, jusqu’à cette année, ou le réalisateur M. Costa-Gavras en donnera une version filmée, toujours en spectacle de fiction politique” (…) Hochhuth a fait fonctionner un psychodrame, un jeu de rôles qui ne constituent en rien le récit d’une histoire attestée (…) Un malentendu général a fait qu’on a pris la pièce pour une histoire vraie. L’auteur a fini, lui-même, par apposer sur sa pièce le sceau de la vérité d’une histoire pourtant mystifiée.

Voici donc l’origine du film : un scénario qui 50 ans auparavant a été très remis en cause, par de nombreux catholiques mais aussi par bien d’autres, que l’on pourrait difficilement soupçonner de partialité en faveur de Pie XII, dans toute l’Europe, en Amérique et en Israël.

Une question qui peut être posée : pourquoi, dans ce cas, l’indifférence actuelle ? Il semble en tous cas que ce n’est pas l’avancement des recherches historiques sur le sujet qui explique le peu de réactions face au film, qui semble-t-il n’a fait l’objet d’aucun débat d’historiens.

Quant à Hochhuth, le scandale de son “Vicaire” ne fut pas un éclat isolé, spécialisé qu’il était dans les pièces polémiques et politiques. Il fut notamment condamné pour diffamation au Royaume-Uni, pour sa pièce “les Guerriers” où il accusait Winston Churchill d’avoir fait exécuter pendant la guerre le général polonais Sikorski, son allié. (1)

2) Une idée avancée : Pie XII se tait par anti-communisme ?

Dans le film, un prélat dit au jeune jésuite: “le pape ne peut condamner les crimes nazis sans condamner ceux de l’union soviétique ” (L’URSS étant alors aux côtés des Alliés)

Donc, Pie XII n’aurait pas condamné les crimes nazis ?

C’est oublier l’encyclique de Pie XI du 14 mars 1937 “Mit brennender Sorge” (2) contre le nazisme et rédigée par le futur Pie XII, suivie de l’encyclique du 19 mars 1937 “Divini Redemptoris” contre le communisme. C’est ignorer cette anecdote racontée par Léon Bérard, ambassadeur de France près le Saint-Siège en août 1941, et qui résume bien la chose : “un membre du Sacré Collège (vraisemblablement le cardinal Tisserant, ndlr) a félicité le pape de ne pas avoir fait la moindre allusion à la guerre contre l’URSS lors de la remise des lettres du nouveau ministre de Roumanie (en guerre contre l’URSS au cote de l’Allemagne)” le pape lui a répondu : “Soyez sans crainte je redoute Hitler encore plus que Staline. ” “

Mais, toujours le même refrain de la part des communistes : tout anti-communiste est-il nazi ?

3) Le “silence” de Pie XII

– Pour M. Costa-Gavras, tout le monde savait.

D’abord, tout le monde ne savait pas ! HCM nous rapporte le cas de M. Karski de la Résistance polonaise “qui réussit à se rendre a Londres en 1943 pour avertir le gouvernement polonais en exil des atrocités commises par les nazis : personne ne le croit ! Pire on le prend pour un exalté, du coup il est placé en résidence surveillée pendant plusieurs semaines. Il se rend en Amérique et rencontre Félix Frankfut seul juif au Tribunal fédéral des Etats-Unis qui lui répond : “je suis juif et je ne crois pas ce que vous dites”.

Comment donc affirmer que les responsables politiques et religieux avaient pris la réelle mesure de la Shoah ?

– Ensuite, selon M. Costa-Gavras, une dénonciation forte du pape aurait été utile.

On voit dans le film que les protestations de Mgr von Galen font reculer les persécutions des nazis envers les personnes handicapées. Ce que le film ne nous dit pas, c’est que si la machine nazie ralentit un temps, elle reprend de plus belle ensuite !

La Croix-Rouge, elle, est très claire : “Tout d’abord les protestations ne servent de rien ; en outre elles peuvent rendre un très mauvais service à ceux auxquels on voudrait venir en aide “.

Il faut aussi rappeler qu’en Hollande, les protestations des évêques hollandais accélèrent les déportations : le 2 août 1942, une semaine après les protestations, les autorités allemandes se voient dans l’obligation de “poursuivre les catholiques juifs comme leurs pires ennemis, et d’assurer plus rapidement leur déportation vers l’est ” : on assiste donc à l’arrestation de tous les religieux et religieuses “non aryens”.

Ce précédent ne pouvait qu’inciter le Pape à mesurer ses interventions, sous peine de voir ses protestations utilisées comme autant de prétextes à intensifier la persécution. (4)

– Le pape a-t-il parlé ?

Bien avant qu’il devienne pape, Pie XII se bat déjà contre l’idéologie nazie, comme le montre un long article écrit par le rabbin David Dalin, de New York. En voici un extrait :

Dans le Talmud, il est écrit : “Qui sauve une vie sauve le monde entier”. Eh bien, plus que tout autre au XXème siècle, Pie XII a respecté ce principe. Aucun autre pape n’a été aussi magnanime avec les Juifs. Toute la génération des survivants de l’Holocauste témoigne que Pie XII a été authentiquement et profondément un juste. (…) Je crois que le pape Pacelli a été le plus grand soutien des Juifs. Pie XII fut l’une des personnalités les plus critiques envers le nazisme. Sur 44 discours que Pacelli a prononcés en Allemagne (où il était Nonce apostolique) entre 1917 et 1929, 40 dénoncent les dangers imminents de l’idéologie nazie. En mars 1935, dans une lettre ouverte à l’évêque de Cologne, il appelle les nazis “faux prophètes à l’orgueil de Lucifer”. La même année, dans un discours à Lourdes, il dénonçait “les idéologies possédées par la superstition de la race et du sang”. Sa première encyclique en tant que pape, Summi pontificatus, de 1939, était si clairement anti-raciste que les avions alliés en lâchèrent des milliers de copies sur l’Allemagne pour y nourrir un sentiment anti-raciste. (The Weekly Standard)

Le 21 février 2001, le rabbin David Dalin a déposé une demande pour que Pie XII soit officiellement reconnu par Israël comme un “juste entre les nations”.

On peut aussi citer le témoignage de Golda Meir, ministre des Affaires Etrangères d’Israël, qui déclara, à la mort de Pie XII :

“Nous pleurons un grand serviteur de la paix, Pendant les 10 années de la terreur nazie, notre peuple a souffert un martyre incroyable et la voix du pape s’est élevée pour condamner les bourreaux et exprimer sa compassion vers les victimes… “

En résumé, on peut noter que Pie XII a rompu son fameux “silence” trois fois pendant la guerre : au consistoire de Noël 1940 (la solution finale n’avait pas commencé), le 24 décembre 1942 dans son discours de Noël, et le 2 juin 1943, devant le Sacré Collège.

– A propos du discours de Noël 42 :

Dans le film, on voit Gerstein et Riccardo qui écoutent radio Vatican, et qui espèrent que le pape va parler. Mais le pape ne dira rien, il ne prononcera même pas le mot “juif”…

En réalité, le discours du pape est une réfutation point par point du programme “Neue Ordnung” (le nouvel ordre) annoncé par Hitler, y compris de ses thèses racistes. Mais surtout, il parle explicitement de l’extermination des juifs, phrase que M. Costa-Gavras occulte honteusement : “ce voeu de la fin de la guerre l’humanité le doit aux centaines de milliers de personnes qui, sans aucune faute de leur part, et parfois pour le seul fait de leur nationalité ou de leur race, ont été vouées à la mort ou a une extermination progressive.” Réaction des services de sécurité du Reich : “Il (le pape) accuse virtuellement le peuple allemand d’injustice envers les Juifs, criminels de guerre” Le monde libre comprend lui aussi. Par exemple le New York Times qui voit dans le discours du pape : “des paroles claires pour défendre les juifs”.

Et si Pie XII n’a pas prononcé le mot juif, c’est en accord avec le représentant de Roosevelt à Rome, car le mot “juif” mettait Hitler en fureur ! Le message du pape fut-il moins bien compris ? Les autorités allemandes en tous cas interdisent la diffusion du message du pape à la population, et menacent de mort quiconque enfreindra cet interdiction (Témoin, le cas de François de Beaulieu, radio télégraphiste au quartier général de la Wehrmacht, qui, pour avoir essayé de diffuser ce message de Noël 1942 de Pie XII, classé Top Secret, sera condamné pour “crime contre la sûreté de l’Etat “, dégradé, et échappant de peu à la peine de mort, sera muté dans un bataillon disciplinaire puis sur le front de l’Est.). (7)

4) Ce qui pose un problème historique dans le film

– La rencontre avec le Nonce :

Dans le film, on voit le SS qui rencontre le Nonce. Mais dès qu’il parle de l’extermination des juifs il est éconduit. On voudrait nous faire croire que cela n’intéresse pas le nonce. En réalité, le SS n’a pas pu le rencontrer, comme le démontre sa déposition au procès de Nuremberg…

– Le discours de Noël 42 :

Dans le film, Gerstein et Riccardo écoutent le message du pape s’adressant aux nazis, et lui reprochent de ne pas avoir prononcé le mot juif. Comme détaillé ci-dessus, le message est cependant clair, il comprend les mots “extermination” et “pour le seul fait de leur nationalité ou de leur race” et il est interdit de diffusion par les nazis. Mais cela est totalement occulté par le film.

“- La rafle de Rome :”

Dans le film, on voit le pape à peine préoccupé par la rafle d’un millier de juifs, sous ses fenêtres.

En réalité il en sauva 7.000 ce jour-là, en ouvrant la clôture des monastères, ce que M. Costa-Gavras se garde bien de nous dire.

Et si l’on voit tout de même des juifs qui sont accueillis au Vatican, on peut regretter de ne pas apercevoir le grand rabbin de Rome, Israele Zolli, qui se convertira plus tard au catholicisme en prenant le nom de baptême d’Eugenio en hommage au pape !

5) Caricatures et ambiguïté des personnages

Contrairement au SS Gerstein, Riccardo Fontana est un personnage fictif que l’on confronte avec la réalité. Bien sur, le petit prêtre et sa conscience vont se heurter à l’institution : individuellement Riccardo est un personnage sympathique, qu’on aimerait bien voir devenir pape, mais l’institution, elle, n’est qu’un lieu de pouvoir comme les autres, voire pire, car il s’agit d’un pouvoir dissimulé sous de bons sentiments.

Dès lors Riccardo n’aura comme solution que de se sacrifier. S’agit-il de courage ou de lâcheté ? Veut-on nous dire que c’est ce qu’il avait de mieux à faire en tant que prêtre ? Ou est-ce plutôt une vision du sacrifice renouvelé du Christ ?…

En tous cas, c’est Riccardo qui monte dans les trains de la mort, de lui-même. Comme si les nazis n’avaient pas déporté de très nombreux chrétiens, en tant que tels. On se souviendra notamment de Maximilien Kolbe, prêtre polonais déporté pour “activisme catholique”, de Emilien Kovtch et de bien d’autres encore qui ne revinrent pas des camps. Ou bien encore du film “Au revoir les enfants”… Et tout récemment, dans le film M. Batignolles, fondé sur une histoire vraie, le passeur est un prêtre. Pourquoi jeter l’opprobre sur l’institution quand on reconnaît que sur le terrain, l’Eglise a souvent agi en conformité avec son message de respect et d’amour d’autrui, qui exclut le racisme, et notamment l’antisémitisme (Citons Pie XI : “Non, il n’est pas possible aux chrétiens de participer à l’antisémitisme… Nous sommes spirituellement des sémites. “)

Car du côté du Vatican, d’après le film, aucune vérité humaine. Le Figaroscope souligne : “on ne voit que des fantoches diplomatiques, expédiant les affaires du monde en 2 coups de cuillères à pot”. Et Yahoo.fr de dire ” le Vatican, une horde de vieux sages attablés autour d’une table de cuisine sous le soleil, ambiance “chaussée aux moines”… “

Il est vrai que dans le film Pie XII passe pour un fantôme qui traverse furtivement les salles de son palais (hanté ?), portrait qui est bien loin de la réalité, et c’est dommage !

6) Ce qu’il y a de bon dans ce film, ou plutôt “avec” ce film

Amen a permis de rouvrir ce débat historique, celui de l’action d’un pape en face du génocide des juifs, et même si les conclusions du film ne nous paraissent pas convaincantes, il nous paraît sain et juste d’avoir rouvert la discussion puisque le sujet n’est pas clos.

Le film pose aussi des questions intéressantes sur la conscience, la responsabilité morale, l’indifférence, et le “pourquoi Dieu laisse-t-il ses enfants se faire dévorer” : la question de la liberté de l’homme en face du mal.

Mais surtout “Amen” peut faire réfléchir les quelques révisionnistes antisémites qui sont toujours là, hélas, avec leurs thèses inacceptables.

Conclusion.

“Amen” pose des questions importantes sur les réactions du Vatican face au totalitarisme nazi, mais quant aux réponses, leur caractère historique ne nous semble pas démontré. Libre à nous de rectifier le tir. Nous ne saurions que trop vous recommander de lire le livre de Pierre Blet (5), on bien, plus simplement, de vous procurer les numéros 7 et 9 de HCM (que nous remercions ici) qui étudient vastement la question.

Dommage que le titre “Amen”, qui peut être lu comme “Amen… du Vatican au génocide des juifs” soit une réponse a priori à toutes ces questions.

On peut aussi se demander jusqu’à quel point une juste cause peut être servie par de mauvais procédés, qui s’apparentent plus ici à de la propagande d’un autre temps qu’à un travail historique objectif. Ce n’est pas hasard si M. Costa-Gavras n’a pas voulu s’embarrasser de conseillers en la matière. Selon lui, “ce film s’inspire de l’histoire”. Pourquoi, alors, par exemple, ne pas avoir dit au début du film qu’il s’agissait d’une fiction s’inspirant de faits réels ? Ou bien dans le générique de fin, n’aurait-on pas pu lire en noir sur blanc : “860.000 juifs ont été sauvés grâce à Pie XII” (selon Phinhas Lapide, ancien consul d’Israël à Milan) ?

Au fond, que retiendra le spectateur ? On pourrait croire qu’il se dira que ce film a un réel fondement historique. Que l’affiche amalgamant la croix nazie et la croix du Christ n’est pas une provocation voulue par son créateur Oliviero Toscani, à l’origine des campagnes de pub Benetton, mais que c’est bien une image de la vérité. Qu’enfin Pie XII ne mérite pas la cause en béatification dont il fait actuellement l’objet.

Qui a raison ? Nous aimerions dire : “la suite nous le dira”. Car c’est là, profondément, notre souhait : que toutes les informations disponibles sur “l’affaire Pie XII” soient étudiées sans parti pris, et que le film “Amen” fasse l’objet d’un vrai débat d’historiens.

Nous avons tous droit à la vérité.

Jean-Baptiste et Anne-Claire Maillard.

— Notes

(1) Le “Vicaire” d’Hochhuth lance l'”affaire” Pie XII ” par Jacques Nobecourt, ancien journaliste du Monde, HCM n°7 p.96 – mai 2001

(2) L’encyclique de Pie XI sur le nazisme : Mit Brennender Sorge (“Avec un souci brûlant”), en anglais sur le site du Vatican

(3) Jean Karski, Einer gegen den Holocaust, Bleicher Verlag, 1997 – Les 3 tentations de M. Costa-Gavras, HCM n°9 p.20 – mars 2002

(4) Hollande : les protestations accélèrent les déportations par Joachim Bouflet, HCM n°7, p.86

(5) Pie XII, et la seconde guerre mondiale, Pierre Blet, Perrin, p.184 (lire ici)

(6) Les 3 tentations de M. Costa-Gravas, par Jean-Yves Riou avec Anita Sanchez-Bourdin (à Rome) HCM n°9, p.20

(7) Muté sur le front de l’Est pour avoir diffusé Pie XII, par Jean-Yves Riou HCM n°7, p.94

Emilien Kovtch, prêtre ukrainien, baptisait les juifs qui le lui demandaient, pour les protéger. En 1942, il fut arrêté et interrogé par la Gestapo :

– Est-ce que vous saviez qu’il était interdit de baptiser les juifs ?

– Je n’en savais rien.

– Et maintenant, vous le savez ?

– Oui.

– Est-ce que vous continuerez à les baptiser ?

– Bien sûr.

Il fut par la suite déporté au camp d’extermination de Majdanek (et n’en revint pas).

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