II. Attitude de l’Eglise en Allemagne face au nazisme (2/4)

Quelle fut l’attitude de l’Eglise en Allemagne face aux crimes odieux des nazis ? Fut-elle la complice ou la victime du régime totalitaire ? Et plus généralement, quelle fut l’attitude de l’Eglise dans les pays annexés par l’Allemagne ?

1) Réactions des évêques et prêtres allemands (longue étude)

La situation pourrait se résumer ainsi : tant que le national-socialisme ne fut pas au pouvoir, les évêques firent corps pour dénoncer très largement le nazisme. L’accession au pouvoir et la signature du concordat créa une rupture au sein de l’épiscopat allemand, ainsi que le montre très bien l’historien Joachim Bouflet.

– Le concordat

Pie XI lui-même fut abusé par les marques d’attention d’Hitler envers les catholiques, notamment dans ses premiers discours où il affirme qu’il fera du christianisme « la base de notre morale, de la famille, la cellule première de notre peuple ». Le 13 mars, Pie XI félicite même Hitler pour « sa prise de position contre le communisme ». Toutefois, au moment de signer le concordat, Pie XI se montre plus que réticent et inquiet, partageant les inquiétudes du cardinal Eugenio Pacelli qui dénonce l’empressement d’une partie de l’épiscopat allemand : « Pourquoi les évêques ont-ils fait la moitié du chemin pour rencontrer le gouvernement ? Et s’ils le devaient, n’auraient-ils pas pu le faire attendre encore un mois au moins ? » C’est l’avenir de vingt millions de catholiques se joue : le pape et le cardinal Pacelli acceptent de signer, pour « empêcher de plus grands maux » (Discours de Pie XII au Sacré Collège, le 2 juin 1946) et « protéger (les catholiques) du flot sans cesse montant de la persécution » (Discours de Pie XII au Sacré Collège, en 1954). Le 20 juillet 1933, le ministre von Papen (non nazi) et le cardinal Pacelli signent officiellement le concordat.

Le concordat garantit la liberté religieuse, la liberté de conscience, la dignité des personnes, l’inviolabilité des biens d’Eglise, le droit des écoles confessionnelles et des organisations de jeunesse. Cet accord devient un obstacle pour les évêques allemands qui n’oseront pas, dans un premier temps, protester fermement contre certaines mesures, comme la stérilisation des personnes atteintes de maladies génétiques, l’entrave à la liberté d’expression, la suppression des partis politiques – dont le Centre catholique – autres que le NSDAP et la création de camps de concentration : le premier camp est celui de Dachau en 1933.

Comme le dira très bien Robert d’Harcourt : « L’hitlérisme s’est couvert du concordat et l’a utilisé comme un écran. » (cf. Biographie de Robert d’Harcourt dans la troisième partie de ce chapitre)

– Division de l’épiscopat allemand

Les divisions au sein de l’épiscopat auront pour conséquence majeure de réduire les évêques opposés au nazisme à agir seul ou en petits groupes, et non collégialement.

– D’une part il y a les évêques partisans d’une ligne conciliatrice avec le national-socialisme, avec à leur tête la cardinal Adolf Beltram, archevêque de Breslau, qui désire éviter, ainsi qu’il le répète dans de nombreux écrits, « un nouveau Kulturkampf ». Proche du nonce apostolique Orsenigo, il est très méfiant à l’égard d’Eugenio Pacelli. Mgr Beltram finira par se rendre compte de l’opposition radicale entre le nazisme et l’Eglise qu’en 1942.

– D’autre part il y a les évêques résistant au nazisme, avec comme chefs de file le cardinal Michael Faulhabern archevêque de Munich, Mgr Clemens August von Galen, évêque de Münster, Mgr Konrad von Preysing et Mgr Johannes Baptiste Sproll, évêque de Rottenburg, banni dès 1937 de son diocèse et exilé en Suisse l’année suivante. Ces évêques sont souvent des proches du cardinal Pacelli / Pie XII.

– Actions et paroles des évêques allemands…

Pour faciliter la lecture, les actions et paroles des évêques partisans de la ligne conciliatrice avec le régime nazi seront indiquées en vert. Les faits et propos sont classés par ordre chronologique.

  • En 1923, le cardinal Michael Faulhaber, proche de Mgr Eugenio Pacelli et archevêque de Munich, est confronté au jeune mouvement, et notamment à Himmler et Heydrich dont les actions en Bavière se multiplie. Ses mises garde se multiplient.
  • Le 27 juin 1928, Mgr Joannes Baptista Sproll, tout jeune évêque de Rottenburg, annonce des « nouveaux temps sombres » pour l’Eglise et l’Allemagne, déclaration qui ne passera pas inaperçue au sein de la société allemande, et notamment du national-socialisme.
  • En 1930, la cardinal Faulhaber condamne officiellement le nazisme comme « une hérésie qui ne peut s’accorder avec la vision chrétienne du monde ».
  • En 1930, le jeune abbé Clemens August von Galen, curé de Saint-Lambert à Münster, déclare : « Un catholique peut-il s’inscrire dans le parti de Hitler ? Un prêtre peut-il admettre les membres de ce parti, en tant que tels, à des cérémonies religieuses ? Nous répondons négativement. » Trois ans plus tard, il devient évêque de la même ville.
  • « Il est interdit à tout catholique d’être membre inscrit au parti de Hitler… Aussi longtemps qu’un catholique est membre inscrit au parti de Hitler, il ne peut recevoir les sacrements. » Abbé Weber, curé de Kirschhausen, dans le diocèse de Mayence. Cette affaire est racontée dans La documentation catholique (DC) du 15 novembre 1930. Mis en accusation par le parti nazi, l’abbé Weber déclare qu’il agit en communion avec son évêque. Ce dernier confirme en écrivant un long argumentaire de soutien, affirmant notamment que le prêtre a obéi à ses ordres. C’est la première condamnation du national-socialisme par un évêque.
  • Le 1er janvier 1931, le cardinal Adolf Bertram, archevêque de Breslau et président de la conférence épiscopale allemande, publie une Lettre ouverte en une heure grave, dans laquelle il dénonce le « christianisme positif » des nazis, un christianisme qui repose essentiellement sur la race et l’Etat, un christianisme « purifié de ses souillures juives ».
  • Le 10 février 1931, l’épiscopat allemand fait une déclaration commune interdisant aux catholiques l’adhésion au NSDAP, sous peine de se voir écartés des sacrements et privés de la sépulture religieuse.
  • La DC du 21 mars 1931 consacre entièrement son numéro au thème : National-socialisme et catholicisme. Dans ce dossier est cité une lettre des évêques bavarois qui interdit l’accès aux sacrements à tout militant nazi.
  • En juin 1932, Mgr Albert Stohr, évêque de Mayence, publie un mandement à ses diocésains dans lequel il rejette plusieurs points du programme du parti national-socialiste, parce que contraires à la doctrine catholique.
  • Le 10 février 1933, soit au lendemain de l’arrivée de Hitler au pouvoir, Mgr Groeber, archevêque de Fribourg, dénonce la haine et les violences politiques croissantes.
  • La DC du 25 février-mars 1933 expose 25 pages d’interventions d’évêques allemands sur la paix intérieure et extérieure, et notamment une déclaration forte du cardinal-archevêque de Munich, Mgr von Faulhaber, en faveur de la paix, déclaration réfutée par les nazis dans un texte également retranscrit par La DC.
  • « L’adhésion au Parti national-socialiste de Hitler est inadmissible pour une conscience catholique. » Le 11 mars 1933 paraît la lettre pastorale de Mgr Gfoellner, évêque de Linz, sur le vrai et le faux nationalisme. L’évêque dénonce violemment le national-nazisme, le matérialisme et l’antisémitisme raciaux en rappelant l’amour du prochain et l’unité du genre humain en Dieu. Mgr Gfoellner réfute les thèses doctrinales des nazis. En seulement trois semaines, sept éditions de cette lettre paraissent.
  • Le 26 mars 1933, Hitler affirme à Mgr Berning, évêque d’Osnabrück, et à Mgr Steinmann, vicaire général de Berlin : « Je ne tolèrerai pas de nouveau Kulturkampf, je protègerai les droits et la liberté de l’Eglise, et n’admettrai pas qu’on y porte atteinte. » Le concordat est en cours de préparation. A partir de cette date, l’épiscopat de divise en deux courants : les conciliateurs et les résistants.
  • Le 28 mars suivant, l’épiscopat allemand lève l’interdiction pour les catholiques d’adhérer au NSDAP. Toutefois, les évêques continuent de condamner les erreurs doctrinales et éthiques.
  • Le cardinal Schulte, archevêque de Cologne, autorise même la présence des étendards à la croix gammée dans les églises et la réception des sacrements en uniforme du parti. Mgr Konrad Gröber, évêque de Freiburg, prône le respect de la loi et du gouvernement, si bien qu’il est surnommé brauner Konrad : Konrad le brun.
  • L’un des seuls évêques – avec notamment Mgr Johannes Baptista Sproll – à se lever officiellement contre le concordat à cette date est le tout jeune Mgr Konrad von Preysing, évêque d’Eichâtt depuis un an, et très proche du cardinal Pacelli. C’est d’ailleurs cette amitié et cette estime réciproques qui permettra à Mgr von Preysing d’être nommé deux ans plus tard archevêque de Berlin – par Pie XI – et cardinal en 1946, par le cardinal Eugenio Pacelli lui-même, devenu entre temps Pie XII.
  • Le 20 juillet 1933, le concordat est signé. Une cérémonie d’actions de grâces, présidée par le nonce Orsenigo, est célébrée le lendemain dans la cathédrale Sainte-Hedwige de Berlin.
  • En novembre 1933, le cardinal Faulhaber prononce ses célèbres conférences d’Avent sur l’Ancien Testament et les racines juives du christianisme qui seront diffusées dans toute le pays et même à l’étranger. Les nazis furieux lui donnent le sobriquet de Juden Kardinal : cardinal des Juifs.
  • Profitant du Carême 1934, Mgr von Galen écrit une lettre pastorale qui accuse le nazisme de discrimination raciale et dénonce très vigoureusement les thèses de Rosenberg exposées dans Le Mythe du XXe siècle, paru quatre ans auparavant. Cette accusation est tellement virulente que le Gauleiter Röves écrit une note à ce sujet : « Chaque phrase de ce texte est dictée par la haine du national-socialisme. »
  • Mgr von Galen, soutenu par le cardinal Pacelli, intensifie son action contre le nazisme : il fait distribuer des milliers d’exemplaires de la réfutation que l’historien Wilhelm Neiss écrit contre l’ouvrage de Rosenberg. Un peu plus tard, devant trente mille pèlerins, il s’attaque au « christianisme positif », vulgaire néopaganisme niant les sources surnaturelles de la vie chrétienne. Lors du synode diocésain de 1936, il stigmatise une nouvelle fois cet Etat totalitaire qui prétend suivre la voie de la raison. En 1937, il écrit : « Nous voici contraints de céder à la force. »
  • Mgr Johaness Baptista Sproll qui, dès 1928, craignait la montée du national-socialisme, poursuit son action contre le régime nazi, dénonçant les violences idéologiques et concrètes. Adversaire farouche du concordat, il dénonce continuellement les violations des libertés fondamentales, comme celle de la presse ou de l’enseignement religieux, les violences et les actes sacrilèges à l’encontre du clergé dans son diocèse de Rottenburg. Il prononce une virulente homélie, le jour de la fête du Précieux-Sang de 1936, dans laquelle il incrimine les nazis pour leur racisme et ce qu’il appelle leur « religion du sang ». Ce texte a un tel retentissement que Mgr Sproll devient un homme à abattre pour le Reich. Le prétexte de l’Anschluss de l’Autriche en 1938, que Mgr Sproll refuse de ratifier, suffit à le faire expulser de son diocèse, malgré les protestations de ses confrères et une intervention écrite du cardinal Bertram.
  • En 1936, Mgr von Preysing, devenu archevêque de Berlin, demande à la conférence épiscopale de cesser le langage diplomatique. Soutenu depuis le Vatican par Mgr Pacelli, il propose de dénoncer d’une seule voix et systématiquement toute exaction commise contre les catholiques, en demandant aux catholiques de s’engager dans la résistance au nazisme. Ce projet échoue de peu en raison du désaccord du cardinal Bertram.
  • Mais ces réactions sont en ordre dispersé, le concordat continuant de faire effet sur certains évêques. Le cardinal Pacelli décide d’organiser une réunion d’envergure afin de porter un coup sérieux au régime nazi : en février 1937, il réunit au Vatican le cardinal Bertram, le cardinal Schulte, Mgr von Preysing, Mgr von Galen et le cardinal Faulhaber. Il est décidé d’élever une protestation par la plus haute autorité de l’Eglise. Le cardinal Faulhaber écrit un premier texte, corrigé et complété par le père Leiber et le cardinal Pacelli. Le pape reprend le manuscrit qu’il signe…
  • Le 14 mars 1937, Pie XI publie sa célèbre encyclique Mit Brennender Sorge, qui dénonce les erreurs doctrinales du nazisme. L’impact de ce texte est énorme : il est ressenti par les nazis comme une déclaration de guerre. Ceux-ci censurent la presse sur ce texte et intensifient les exactions contre le clergé. Le cardinal Faulhaber est insulté. Le jésuite Rupert Mayer est arrêté et incarcéré pour avoir osé commenter l’encyclique en chaire. Les évêchés de Rottenburg (Mgr Sproll), de Freiburg (Mgr Gröber) et de Munich (Cardinal Faulhaber) sont pillés par les Jeunesses hitlériennes. Mgr von Galen ose protester : il est déclaré ennemi du Reich ; son arrestation semble imminente.
  • Mgr Konrad Gröber avoue dès 1937 s’être fourvoyé sur le national-socialisme et écrit : « Je me suis trompé, en espérant, au moyen de témoignages constamment renouvelés de bonne volonté et d’esprit de coopération positive dans le cadre du Troisième Reich, réaliser l’entente avec le national-socialisme. Des temps plus sombres vont venir, nous devons prévoir le pire. »
  • En août 1938, la conférence épiscopale de Fulda fait paraître un texte qui accuse le régime nazi de persécutions à l’encontre des catholiques, dans leur vie sacramentelle et sociale, mais aussi sur leurs personnes, notamment par des procès montés contre les membres de l’Eglise. L’épiscopat allemand met en exergue les opposition nettes entre la doctrine catholique reposant sur Jésus-Christ et l’idéologie nazie fondée sur un éventuel dieu de la race. Les évêques montrent que seule l’Eglise est capable de protéger les Allemands contre les tourments et la guerre. Ils invitent ainsi les catholiques allemand à « confesser (leur) foi… et (à) prêter l’oreille à la voix de (leur) conscience ». Ils font leur la parole de l’apôtre : « On doit obéir à Dieu plutôt qu’aux hommes. »
  • En novembre 1938, un progrom contre les juifs donne aux nazis un nouveau prétexte de s’en prendre à l’Eglise, notamment au Juden Kardinal (cardinal des Juifs), Mgr Faulhaber qui fait partie intégrante de « la juiverie mondiale et ses alliés noirs et rouges » (= religieux et communistes). Sa résidence épiscopale est prise d’assaut par la foule. Les prêtres non-aryens sont persécutés et obligés de se cacher.
  • En octobre 1939, Mgr von Galen dénonce publiquement un décret prévoyant la mise à mort de tous les incurables, dans le cadre d’un programme général d’euthanasie, ceux « dont la vie est sans valeur pour la société humaine ». Les cardinaux Faulhaber et Bertram interpellent la chancellerie et le ministère de la Justice.
  • L’entrée de l’Allemagne en guerre tempère les nazis dans leurs persécutions. Hitler demande à ce que les violences à l’encontre de l’Eglise soient atténuées afin qu’il ait le plus grand soutien possible de la part du pays. Le cardinal Bertram en profite pour écrire alors, au nom de l’épiscopat allemand mais sans qu’il ait été consulté, une carte de voeu au Führer. Mgr von Preysing, furieux, menace de quitter la conférence épiscopale. La rupture s’accentue.
  • Mgr August von Galen, surnommé « Le Lion de Münster », n’en finit plus de s’élever contre l’idéologie raciale et les crimes perpétrés par le régime national-socialiste. Il s’en prend notamment à toutes les mesures prises contre la dignité de la personne humaine et le respect des consciences. Le 14 juillet 1941, il met en cause le régime dans l’échec de la guerre. Le 20 du même mois, il fustige les persécutions dont sont victimes les prêtres et les religieux, multipliant les allusions concernant l’acharnement des nazis sur les juifs, « ceux qui, innocents, sont bannis ». Le 3 août, il prononce un sermon sur la liquidation des improductifs qui provoque la colère de Göring. Ce dernier l’accuse de « saboter, en pleine guerre par ses écrits et ses propos séditieux, la capacité de résistance du peuple allemand ». Loin de se laisser démonter, Mgr von Galen lui écrit une réponse dénonçant les exactions commises contre l’Eglise et la religion chrétienne, ainsi que sur le mépris des droits fondamentaux. La réaction ne tarde pas : les vicaires capitulaires de Mgr von Galen sont exilés, son propre frère, officier dans la Wehrmacht, est mis aux arrêts. Mgr von Galen n’est pas en reste : il a préparé une homélie sur le racisme et le sort fait aux juifs. Mais l’intervention des représentants de la communauté juive le retient de la prononcer car ils craignent les représailles, comme celle qui a frappé Mgr von Galen lui-même, comme celle qui frappera les juifs en Hollande à l’été 1942. Quoi qu’il en soit, Mgr von Galen est menacé de mort : « Il n’y a qu’un moyen d’en venir à bout, le pendre haut et court », déclare le Reichsleiter Bormann, intime d’Hitler, le 12 août 1941. Le 4 juillet 1942, le Führer lui-même mentionne l’élimination de l’évêque, pour mieux dénoncer les agissements de l’Eglise et accentuer la persécution. Plusieurs tentatives d’enlèvement seront organisées. Mgr von Galen, malgré le danger dont il a connaissance, continue son action et apporte son soutien au réseau de résistance du mouvement ouvrier mis sur pied par l’abbé Otto Müller, « l’aumônier rouge », et les laïcs Nikolaus Gross et Bernard Letterhaus, tous deux exécutés peu après par les nazis. Il soutient également les réseaux « le cercle de Fulda », dirigé par Mgr Dietz, évêque coadjuteur de Fulda, et « le cercle de Kreisau », animé notamment par le jésuite Alfred Delp, lui aussi victime par la suite des nazis.
  • Mgr von Preysing n’est pas en reste. Il s’engage auprès des mêmes réseaux, soutient la résistance menée par le prévôt de la cathédrale Sainte-Hedwige, Bernhard Lichtenberg, et noue d’étroite relations avec Klaus von Stauffenberg, celui-là même qui tenta d’assassiner Hitler le 20 juillet 1944 et qui fut exécuté le soir même avec quelques-uns des comploteurs.
  • Les évêques sont de plus en plus nombreux à soutenir la résistance, en plus des deux cités précédemment : le cardinal Faulhaber (Munich) et Mgr Gröber (Freiburg) bien sûr, mais aussi Mgr Stohr (Mayence), Mgr Ehrenfried (Würsburg) et Mgr Bornewasser (Trèves)…
  • Le 22 mars 1942, la conférence épiscopale allemande publie une condamnation sans appel du national-socialisme qui est irréductiblement incompatible avec le christianisme.
  • « Les chefs de l’Eglise catholique sont quasiment les seuls Allemands à encore oser s’élever contre le régime nazi. »
  • Les nazis intensifient leur action contre Mgr von Galen, sans toutefois parvenir à l’enlever. Ils arrêtent à défaut et de manière arbitraire une trentaine de prêtres et de religieux du diocèse de Munster qui sont aussitôt envoyés en camp de concentration. L’évêque ne cède pas.
  • En 1943, Mgr von Galen et Mgr von Preysing alertent le pape sur la déportation massive des juifs dont ils viennent d’avoir en partie connaissance en février 1942, par la dénonciation de Margarethe Sauer des assassinats de juifs déportés à Treblinka.
  • En 1944-1945, les nazis organisent des bombardements de Münster, visant très volontairement mais en vain l’évêché. Les différentes tentatives d’assassinat échouent. Au lendemain de la guerre, le 18 février 1946, Mgr von Galen et Mgr von Preysing sont créés cardinal à Rome. Le « Lion de Münster » reçoit un accueil triomphal lors de son retour à Münster. Il meurt le 26 mars 1946. Le cardinal August von Galen a été béatifié.

Petite donnée finale : En douze ans, entre l’arrivée au pouvoir d’Hitler (1933) et la chute du nazisme (1945), plus du tiers du clergé allemand fut interrogé dans les bureaux de la Gestapo.

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1 réflexion sur « II. Attitude de l’Eglise en Allemagne face au nazisme (2/4) »

  1. Primas

    Le Pape Pie XII est l’une des grandes figures de la Papauté au XXe siècle. Avec saint Pie X, le bx Jean XXIII, le vénérable Jean-Paul II, il mérite bien, lui aussi, l’honneur des autels.

    Mais il y a un autre grand Pape que l’on a souvent tendance à oublier : Pie XI ! En effet, ce dernier eut à combattre les 3 grandes idéologies totalitaires du XXe siècle : le nazisme, le communisme et le laïcisme.

    Espérons que Pie XI aussi soit un jour reconnu comme un modèle de sainteté et l’un des grands Papes de l’histoire.

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